N’Djaména – Un revirement complet de situation marque l’enquête sur le tragique assassinat de Dame Adeguelaye Damaris. Après l’annonce du non-lieu pour la belle-sœur de la victime, Bella Agnès, initialement accusée de complicité, l’inculpé pour recel, Ramadan Adano, a également bénéficié d’une ordonnance de non-lieu. Cette décision du juge d’instruction Mahamat Sefadine Annour signifie qu’à ce jour, plus aucune des personnes initialement mises en cause n’est maintenue en accusation.
La libération de Bella Agnès met en lumière la gravité des fausses accusations portées à son encontre. Dès les premiers jours de l’enquête, son nom avait été associé à ce crime odieux, notamment suite aux déclarations de Yang Dival Banda, dont les allégations se sont avérées infondées et contredites par des éléments objectifs, comme les données GPS de son véhicule.Cette affaire a également été marquée par la diffusion d’images de Bella Agnès sur les réseaux sociaux après sa présentation par la police nationale en présence du Procureur de la République. Ces images, largement relayées et commentées, ont contribué à alimenter les rumeurs et à jeter l’opprobre sur une personne qui est aujourd’hui innocentée par la justice à ce stade de l’instruction.Un impact psychologique et une atteinte à la réputation.
Cette médiatisation précoce et les accusations non fondées ont sans aucun doute eu un impact psychologique considérable sur Bella Agnès et ont gravement porté atteinte à sa réputation. Son innocence, bien qu’établie par l’ordonnance de non-lieu, ne saurait effacer complètement le préjudice subi.
Le Procureur a la main pour la suite
Cependant, il est crucial de rappeler que cette ordonnance de non-lieu ne clôt pas définitivement l’enquête. Le Procureur de la République, après avoir examiné attentivement le dossier, dispose de plusieurs options :
Requérir des investigations complémentaires s’il estime que des pistes n’ont pas été suffisamment explorées ou que de nouveaux éléments pourraient émerger.
Faire appel de l’ordonnance de non-lieu devant la chambre d’instruction de la cour d’appel s’il est en désaccord avec la décision du juge et considère que des charges suffisantes existent.
L’attente de justice persiste
La famille de Dame Damaris et l’opinion publique tchadienne restent dans l’attente de la vérité et de la justice. La libération de toutes les personnes initialement mises en cause soulève des interrogations légitimes et un sentiment de frustration. L’espoir demeure que les autorités judiciaires ne baisseront pas les bras et poursuivront leurs efforts pour identifier et traduire en justice les auteurs de ce crime. L’attention se tourne désormais vers les prochaines décisions du Ministère Public dans ce dossier sensible, marqué par de fausses accusations et une médiatisation hâtive.