Routouang Mohamed Ndonga Christian, un homme au service de l’entreprenariat en Afrique

Toujours en mouvement et animé par un infatigable désir de développer l’entreprenariat au Tchad et de rendre la création d’activités accessible aux jeunes, Routouang Mohamed Ndonga Christian a déjà eu 1000 vies, à seulement 33 ans. Retour sur l’itinéraire d’un enfant qui rêvait de voler et qui est devenu un homme d’affaires comblé.

Ingénieur industriel de formation, spécialisé dans l’automation, Routouang Mohamed Ndonga Christian rêvait pourtant depuis l’enfance d’être pilote d’avion et d’emprunter les grands couloirs aériens du monde entier. Mais l’homme est prévoyant et pragmatique. Conscient que son rêve ne pourrait peut-être pas se réaliser, il a assuré ses arrières en se lançant avec brio dans des études en Géoscience et Génie Industriel, le Tchad étant un pays producteur de pétrole. L’objectif avoué était alors de pouvoir trouver un métier en lien avec l’aéronautique.

Un homme en quête d’autonomie

Fraîchement diplômé, Routouang Mohamed Ndonga Christian a été dans un premier temps recruté par le Conseil Economique, Social et Culturel du Tchad en tant qu’opérateur de saisie. Puis, il a officié au sein de la Société de raffinage de N’Djamena où il a passé 7 années de son parcours professionnel. “J’ai toujours été passionné par l’autonomisation, souligne l’intéressé. La liberté de penser, la liberté d’agir, la liberté d’entreprendre avec une farouche volonté de m’assumer totalement sur le plan financier… Voilà pourquoi je me suis aussi formé en entreprenariat et en gestion de projet”.

Mobilisation de forces et actions concrètes

En 2014, l’homme s’est donc lancé dans les affaires avec une société d’ingénierie et de construction. Une expérience forte avec son lot de déceptions et de réussites qui lui a permis d’identifier toutes les lacunes du parcours entrepreneurial au Tchad. “Manque d’informations claires, manque d’accompagnement, manque de soutien financier, etc., les manques sont nombreux pour celles et ceux qui souhaitent créer leur entreprise, ajoute-t-il. Voilà pourquoi j’ai voulu bâtir un écosystème facilitant la création d’entreprise”. C’est ainsi qu’est né il y a 8 ans le RJDLT (Réseau des Jeunes pour le Développement et le Leadership au Tchad), une ONG dont Routouang Mohamed Ndonga Christian préside toujours le Conseil d’administration et dont les compétences sont multiples. “Cela nous a permis, avec le soutien du Global Entrepreneurship Network, de développer l’esprit d’entreprenariat au Tchad, précise le fondateur. Nous avons aussi lancé plusieurs opérations, notamment la Semaine mondiale de l’entrepreneuriat, et mobilisé de nombreux partenaires autour de la question de développement de l’écosystème entrepreneurial au Tchad”.

Pour un impact durable sur la jeunesse tchadienne

C’est ainsi que Routouang Mohamed Ndonga Christian a été remarqué par le regretté Président de la République, Idriss Deby, qui a fait appel à lui en 2020 pour prendre la tête du Ministère de la jeunesse et des sports puis a mérité la confiance du Président de la Transition, le Général Mahamat Idriss Déby itno, qui l’a reconduit à cette même fonction lors de la mise sur pied du tout premier Gouvernement de transition au Tchad. “Nous avons dès lors pu réfléchir de manière structurée aux besoins réels des jeunes et nous avons mis en place un plan d’actions pour à la fois redonner à ce Ministère ses lettres de noblesse, mais aussi développer l’industrie du sport et promouvoir l’autonomisation, un sujet qui me tient particulièrement à cœur vous l’aurez compris”, continue l’intéressé. Plusieurs programmes ont été initiés : la réforme du sport, la signature de conventions de performances avec différentes fédérations, etc. Nous avons également voulu revoir le rôle de la jeunesse dans la politique. Il y avait déjà des structures, mais répondaient-elles vraiment aux besoins de la jeunesse ? Nous avons redynamisé l’ensemble et mobilisé des partenaires techniques et financiers autour d’un plan quinquennal incluant une large variété de programmes dédiés à la jeunesse..

CCDI : une expertise à 360°

Après ce mandat, l’homme a renoué avec l’entreprenariat et mis sur pied, avec plusieurs experts et hauts cadres de la République, un cabinet de conseil en développement et d’investissement baptisé CCDI. “Nous proposons notre expertise à l’administration publique pour la rendre plus efficace et plus cohérente et ce, dans différents domaines, des infrastructures routières à l’environnement en passant par l’agriculture, l’énergie renouvelable, la communication et le digital bien entendu, explique l’entrepreneur. Nos missions s’étendent de l’étude de faisabilité à la maîtrise d’œuvre en passant par l’étude d’exécution, le conseil, l’assistance technique et la surveillance permanente dans les travaux, en collaboration étroite avec les partenaires.”

Vers la digitalisation de l’administration publique

Le CCDI a par ailleurs noué un partenariat avec GDExpert afin d’explorer les pistes liées à la digitalisation de l’administration tchadienne. “Il s’agit d’un territoire vierge, précise Routouang Mohamed Ndonga Christian. Nous avons du mal à nous libérer de nos anciennes habitudes et d’un fonctionnement à base de documents papiers. Tout se fait encore à la main et nous n’avons pas de plateforme dématérialisée pour initier certaines procédures”. La création d’entreprise pourrait d’ailleurs être la première procédure concernée par cette digitalisation. “Il faudrait pouvoir le faire en ligne en quelques clics”, ajoute l’intéressé qui s’est toujours battu pour rendre l’entrepreneuriat accessible. “Avec GDExpert, nous sommes en phase de concrétisation de projets et le premier d’entre eux devrait débuter en 2024. Mais ce qui est sûr, c’est qu’il y a là un énorme potentiel.”

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