Face au défi du secteur pharmaceutique à contribuer à l’amélioration de la qualité de soin au Tchad et en écho à la politique du gouvernement et ses partenaires techniques et financiers, les pharmaciens professionnels sont au chevet du secteur de la pharmacie, qui peine, en dépit des efforts du l’Etat tchadien et de l’Ordre national des pharmaciens du Tchad (ONPT), à se débarrasser des obstacles qui freinent le développement de la profession au
Il est ouvert ce samedi du 22 septembre 2023, le 6e congrès ordinaire de l’ordre des pharmaciens du Tchad en présence du ministre de la santé publique. Le congrès se tient du 22 au 25 septembre 2023 à N’Djamena. L’ordre des pharmaciens du tchad à 32 ans d’existence . Si le secteur de la pharmacie au Tchad a connu une évolution en termes de la législation du secteur et de la qualité des professionnels, les pharmaciens entendent échanger sur « l’avenir de la profession et monopole pharmaceutique au Tchad », il s’agit en effet, de faire, en somme, les états des lieux, de se fixer des défis et voir dans quelles perspectives orienter le secteur.
En fait, depuis 1990 le secteur pharmaceutique du Tchad est régi par différents textes réglementaires à caractère national et supranational. Ce sont, entre autres, des traités, accords et conventions internationaux, textes juridiques communautaires de la CEMAC et de l’OCEAC dans le cadre de l’Harmonisation de la réglementation et la coopération Pharmaceutique dans les Etats membres, ou simplement de la loi N° 024, du 24 novembre 2000, relative à la pharmacie et ses textes d’application (Décrets n°187 de 2004, n°1582 de 2015, n°1437 de 2015, n°1436 de 2015 et les arrêtés n°0438 de2014 etc.). Malgré l’adoption et ratification de ces textes, faut-il se dire, le secteur pharmaceutique au Tchad reste embryonnaire et manque de personnel pharmaceutique, qui s’est constitué en Ordre depuis 1991.
A la création de cette faitière des pharmaciens du Tchad, l’on comptait à peine une vingtaine des pharmaciens, selon les sources de l’ONPT. Ce chiffre s’est accru à 100 en milieu de début des années 2000, puis a atteint 300, pour une population estimée à 16 millions d’habitants. L’augmentation de ces ressources humaines est consécutive à la création de la filière pharmaceutique au sein de la faculté de médecine humaine à l’Université de N’Djamena. Faut-il pour autant s’en réjouir ? En effet, s’il faut féliciter le gouvernement tchadien, notamment les ministères de la Santé et de l’Enseignement supérieur pour les efforts fournis en ce sens, il importe néanmoins de noter avec objectivité, que le nombre des pharmaciens professionnels au Tchad est en deçà du ration « un pharmacien pour 10 milles habitants (1/10000)», selon les normes de l’OMS. Une donnée qui n’a, faut-il ajouté, de conséquence négative sur le maillage pharmaceutique. Car, les officines sont concentrées que dans les grandes villes. Cette insuffisance des capacités en ressources humaines entrave la croissance du secteur pharmaceutique au Tchad, tout comme le manque de la volonté des autorités publiques conformément à la décision de la conférence des chefs d’Etat en 2012 ayant approuvé le Plan de fabrication pharmaceutique pour l’Afrique (PMPA) de l’Assemblée des chefs d’Etat de l’Union africaine de 2005.
Eu égard à la nécessité de fédérer les pharmaciens du Tchad aux défis multiples du secteur pharmaceutique que l’ONPT organise ce 6ème congrès. Il va sans dire, pour s’adapter au nouveau contexte mondial aussi, l’ONPT, en sa qualité d’interlocuteur, envisage accompagner le gouvernement à réviser certains textes, notamment la loi 24 pour la création de l’Agence de médicaments au Tchad. Cette agence va placer au centre de ses préoccupations la sécurité de l’usage et de l’accès des malades à l’innovation des soins et sera, enfin, le centre de partage de l’information entre les professionnels de santé, les patients et la population. Ce qui sera un ouf pour les citoyens tchadiens.■
