Tchad: les organisations humanitaires veulent un financement pour répondre aux besoins des réfugiés et des rapatriés du Soudan

N’Djamena 19 mai – Suite à la reprise des combats dans l’Ouest du Darfour, environ 30 000 nouveaux réfugiés et rapatriés ont franchi la frontière avec le Tchad au cours de la semaine dernière. Au total, environ 80 000 personnes (réfugiés et rapatriés) ont fui le Soudan vers le Tchad depuis le début du conflit à Khartoum le 15 avril. Les agences humanitaires au Tchad travaillent en étroite collaboration avec le gouvernement tchadien afin d’intensifier la réponse à cette crise humanitaire croissante.


 
La grande majorité des réfugiés et des rapatriés sont des femmes et des enfants et vivent encore principalement dans des conditions précaires près de la frontière où la situation sécuritaire est imprévisible. L’Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a lancé une opération de réinstallation des réfugiés loin de la frontière, dans des sites existants. L’Agence des Nations unies pour les migrations (OIM) aide les migrants tchadiens qui rentrent chez eux à s’installer dans des sites éloignés de la frontière.  Nous sommes confrontés à d’énormes défis logistiques, à une pénurie de fonds et nous travaillons 24 heures sur 24 pour déplacer autant de personnes que possibles avant que la saison des pluies ne rende les routes impraticables. La récente recrudescence des combats rend encore plus urgente la réinstallation des personnes qui se trouvent actuellement près de la frontière afin de garantir leur sécurité.


 
« L’interaction avec les réfugiés et les rapatriés à la frontière à Koufroun aujourd’hui a mis en évidence l’urgence d’intensifier la réponse. Même s’ils ont trouvé refuge au Tchad, ils ne sont pas en sécurité tant qu’ils n’ont pas été déplacés loin de la frontière. La perte malheureuse d’une femme réfugiée hier, à 200 mètres à l’intérieur du territoire tchadien, après avoir été touchée par des tirs provenant du côté soudanais, fait de la relocalisation une priorité impérative ». – a déclaré Mme Violette Kakyomya, Coordinatrice Humanitaire.
 
Jusqu’à présent, la réponse humanitaire a permis de fournir des abris, de distribuer des kits d’articles ménagers et d’apporter une aide alimentaire d’urgence. Un enfant sur cinq âgé de six à 59 mois souffre de malnutrition aiguë et a besoin d’un soutien nutritionnel d’urgence. Les agences des Nations unies et les ONG ont mis en place des cliniques mobiles qui proposent des consultations sur mesure en matière de nutrition, de santé génésique, de vaccination et de santé mentale. Cependant, cette assistance est encore limitée et n’a atteint qu’une petite partie des personnes dans le besoin.


 
Le Tchad accueille déjà environ 600 000 réfugiés, soit la plus grande population de réfugiés en Afrique occidentale et centrale, dont 400 000 réfugiés soudanais. L’extraordinaire hospitalité du gouvernement tchadien et de son peuple a été démontrée une fois de plus dans cette crise. Les efforts conjoints du gouvernement et de la communauté humanitaire ont été considérables dans la période d’urgence aiguë, mais l’ampleur de cette crise nécessite un financement urgent pour sauver des vies. 


La communauté humanitaire au Tchad a élaboré un plan d’intervention qui nécessite 129 millions de dollars pour répondre aux besoins prévus de 135 000 personnes au cours des six prochains mois. À l’heure actuelle, seuls 21 % des fonds ont été engagés.


 
Avant cette crise, le gouvernement tchadien et ses partenaires humanitaires ont lancé le Plan de réponse humanitaire (PRH) pour 2023, doté de 670 millions de dollars pour répondre aux besoins humanitaires dans l’ensemble du pays. Le plan n’a reçu que 5 % de ses besoins financiers jusqu’à présent.

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