Vie des immigrés au Tchad: la « peur » comme facteur d’intégration

Etant donné que le regroupement d’une communauté est axé sur un  processus marqué par l’attachement des citoyens à une entité politique et géographique, au plan tchadien, cette communauté est reconnue sous l’angle des valeurs et symboles. La plupart des migrants du Tchad, ne sont pas inquiétés en termes de non intégration, mais ils ont la « peur » comme seul facteur d’intégration.

Au Tchad, on note la présence massive de beaucoup de migrants qui ayant quittés leurs pays d’origine à savoir la RCA, la Libye, le Niger, le Nigeria, le Soudan, et le Cameroun, à cause des conflits internes ou des groupes armés.  Cependant, après leur accueil, bien qu’étant intégré et protégé par l’OIM, le doute plane. Ces migrants ne se sentent pas en danger permanent puisqu’il y a les valeurs d’ouverture, la tolérance et la fraternité, à l’égard de ceux qui ont traversé les ponts, les portes et fenêtres pour se retrouver sur le sol Tchadien. Leur unique préoccupation est la peur et l’ordre politique et sécuritaire. Ils sont comme impression un sentiment d’insécurité. 

Selon A. F, de nationalité centrafricaine, les tchadiens sont accueillants mais très réservés face aux étrangers. « Nous avons aussi notre pays mais on se dit qu’on est tous un peuple africain avec la même culture. C’est la bonne conduite et le savoir vivre en société qui peut nous garantir une vie paisible et stable dans les pays d’accueil. Je ne suis jamais inquiété depuis que je suis ici mais la peur de l’autre et la méfiance est mon quotidien. C’est juste par précaution », a-t-il informé.

Un autre de renchérir qu’il y a parfois des menaces par rapport à l’identification et la discrimination. Pour ce camerounais sous couvert de l’anonymat,  la discrimination et le sentiment de non appartenance sont monnaie courante. «  Les tchadiens sont plus privilégié dans les services que nous pourtant on est tous des africains. Même si on n’a pas la même nationalité, on a les mêmes histoires et on est habilité à cohabiter ensemble peu importe les situations et c’est vice-versa », a-t-il souligné.

Bien que certains points soulignés sont réels, les tchadiens n’entendent pas raison. Djekainkoula Modeste, affirme que le Tchad est un pays d’accueil. « Beaucoup des étrangers vivent ici mais on ne fait pas de différence entre communauté. C’est plutôt eux qui préfèrent vivre en communauté. D’ailleurs s’ils sont parfois inquiets, c’est à cause du système politique. Ce n’est pas de la fautes à la communauté d’accueil », a-t-il justifié. 

Et comme au Tchad, la migration est comme une tradition avec le cas des nomades, l’insécurité n’est pas une hypothèse à écarter. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’OIM et le gouvernement tchadien ont signé un protocole d’accord de soutien à l’amélioration de la collecte des données sur la migration, de la gouvernance ainsi que le renforcement des capacités des parties prenantes nationales en matière des flux migratoires.

Selon un rapport de l’ONU, plus de 3000 migrants sont morts en mer en 2021 en tentant de rejoindre l’Europe. Les Etats africains sont confrontés aux assassinats des migrants, par des terroristes également. C’est pourquoi l’OIM est actuellement la seule agence des Nations Unies active dans les parties du Tchad, ou elle œuvre en vue de soutenir les efforts du gouvernement visant à renforcer les possibilités de stabilité régionale. Vivement que la peur change de camps pour que les citoyens africains ou ceux du monde, vivent comme un seul peuple frère.

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