Niger: on ne saura jamais ce qui s’est passé à Tera entre l’armée française et la population

Dans un communiqué daté du 17 mai 2022, le ministère de l’Intérieur a rendu public les principales conclusions de l’enquête menée par la gendarmerie nationale sur les tragiques évènements du 27 novembre dernier à Téra. Bien que l’enquête a reconnu « de graves défaillances au niveau du dispositif de maintien de l’ordre prévu pour gérer cette situation », elle n’a pas permis de cerner le déroulement exact des  évènements qui ont provoqué la mort de trois (03) personnes ainsi qu’une vingtaine de blessés. Par conséquent, et selon le communiqué, le Niger et la France ont décidé de dédommager à parts égales les familles des victimes ainsi que des blessés.

Le samedi 27 novembre 2021, un convoi militaire français en provenance de la Côte d’Ivoire à destination de Gao au Mali a été perturbe dans sa progression dans la ville de Téra.

A l’occasion de cette manifestation qui avait impliqué plusieurs personnes dont la plupart étaient de jeunes élèves, trois (3) personnes sont décédées. Dix-sept (17) civils et sept (7) gendarmes nigériens ont été blessés, et pris en charge dans des centres de soins. Du côté du convoi français, sept (7) militaires ont été blessés.

Dans un communiqué rendu public le jour même, le gouvernement du Niger a annoncé l’ouverture d’une enquête afin de situer les responsabilités dans ces événements malheureux en vue d’une part de sanctionner les auteurs de ce drame et d’autre part de procéder aux réparations qui s’imposent en pareilles circonstances.

L’enquête a également été chargée de faire la lumière sur la manifestation elle-même qui était loin d’être un événement spontané.

L’enquête conduite par la gendarmerie nationale a mis en évidence de graves défaillances du dispositif de maintien de l’ordre prévu pour gérer cette situation.

Selon cette enquête ces défaillances ont amené l’Armée française a recourir à la force pour s’extraire de la pression des manifestants.

L’enquête menée par l’Armée française quant à elle, tout en reconnaissant le recours par le convoi a la force pour s’extirper de la foule qui le menaçait, conclut que les faits se sont déroulés dans des conditions réglementaires, aux moyens de tirs de sommation.

L’exploitation des résultats de l’enquête de la Gendarmerie du Niger et de l’Armée française n’ayant pas permis de cerner le déroulement exact des événements qui ont provoqué la mort et les blessures des manifestants, le Niger et la France ont décidé d’assurer ensemble le dédommagement des familles des victimes ainsi que des blessés.

Les deux (2) parties sont convenues d’un dédommagement à parts égales.

Des contacts ont été pris avec les autorités traditionnelles religieuses de Téra ainsi qu’avec les représentants des victimes, et des montants des dédommagements ont été convenus pour chacune des victimes.

Les montants dus aux bénéficiaires ont été virés dans des comptes bancaires communiqués par les représentants des familles concernées.

Le Niger et la France se félicitent de leur collaboration dans ce dossier particulièrement sensible et se réjouissent de la solution obtenue.

Ils saluent la mémoire des personnes décédées et expriment leur remerciement aux familles des victimes pour la dignité dont elles ont fait preuve en occurrence.

Fait à Niamey, le 17 mai 2022

Le Ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation p.i

ALKASSOUM INDATOU

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