Opinion: La participation du Tchad aux prochaines échéances est hypothétique. Voici quelques raisons avancées par un observateur avisé du football local


Par Mohamed Sogar

Le Tchad doit payer les frais de déplacement des Gambiens de Douala à Garoua étant donné que le stade Idriss Mahamat Ouya est non homologué par la Confédération Africaine de Football (CAF). A cela s’ajoute, la location du stade et d’autres frais subséquents. Quel manque à gagner pour notre gouvernement !
La préparation de deux matches des Sao contre la Gambie pourrait coûter plus de 400 millions de FCFA à nos charges, car en temps de normalisation, la FIFA ne paye que le salaire du comité de normalisation. Toutes ces dépenses pourraient servir à développer la base, même si le Tchad venait à battre la Gambie, les chances de participer à la CAN 2023 est conditionnée par une phase de poule de 4 avec des équipes plus coriaces, où seulement les deux premières équipes seront automatiquement qualifiées.
A l’heure actuelle, les Sao n’ont pas un staff technique pour préparer les matchs, pire encore le comité de normalisation n’a pas pris service convenablement. L’ancien staff (7 membres) a des arriérés de salaires d’environ 30 millions de FCFA. Peut-on espérer une bonne refondation du football tchadien ?
La rénovation du stade IMO prévue pour 12 mois a été confiée à une entreprise qui n’a aucune expérience dans le domaine des installations sportives, cela peut engendrer des conséquences néfastes à moyen et long terme sur le respect des normes FIFA/CAF. N’oublions pas que les dérives du stade de Diguel et bien d’autres par le passé peuvent servir d’exemples palpables.
Quant au championnat national, il est à l’arrêt depuis une belle période, comment peut-on former une ossature compétitive à un mois d’un match crucial qualificatif pour la CAN 2023?
Fort de tous ces constats, je demande:
Un sursaut d’orgueil et une prise de conscience généralisée pour un retour à la base avant toute participation à une compétition internationale, car quand la fondation n’est pas solide, le résultat ne peut qu’être décevant.
La relance d’un vaste projet sport-étude de 10 à 18 ans dans chaque province et par zone.
La relance des compétitions scolaires et universitaires non pas par les associations, mais les fédérations nationales sportives de concert avec les Ministères sectoriels ;
La relance du championnat national, les championnats de D1, D2, pourquoi pas les inter-centres, inter-quartiers, inter-villes, inter-provinces, etc.);
L’instauration d’un salaire minimum de 150 000 FCFA à chaque joueur de D1 et 100 000 FCFA de D2 pour galvaniser les jeunes à la pratique du football comme métier;
La valorisation des circuits de compétitions en sponsorisant à travers un partenariat avec les médias et les entreprises privées;
La révision d’attribution des marchés de construction à des entreprises spécialisées agréées FIFA/CAF des 11 stades à l’arrêt ;
La mobilisation des ressources financières, matérielles et humaines pour l’exécution des plans d’actions du comité de normalisation, les ligues provinciales, les clubs et les centres de formation;
La dépolitisation du comité de normalisation en priorisant d’abord le travail au lieu du culte de personnalité (mettre en facteur le travail et les jeunes).

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