Tchad : le cadeau de Noël des évêques aux autorités de la transition

Les évêques du Tchad n’ont pas été tendres avec les autorités de la transition. Dans leur traditionnel message de Noël, ils ont été assez critiques. La session ordinaire de la conférence épiscopale du Tchad (CET) a été bouclée ce vendredi 10 décembre 2021. Comme à l’accoutumée, les évêques ont livré leur traditionnel message de Noël. En 32 points, les hommes de Dieu ont passé au peigne fin la situation politique, économique, éducative, sociale du Tchad. Et sans langue de bois, les évêques ont exprimé leurs points de vue.

Sur le plan politique, écrivent les évêques, « l’espérance du Tchadien se retrouve une fois de plus compromise par les rébellions répétitives ». Ajouter à cela, la Conférence épiscopale du Tchad (CET) cite : « le non-respect de la Constitution et des règles du jeu démocratique » qui constitue un recul de la démocratie.

Parlant de la transition en cours, les évêques du Tchad sont restés très critiques. La charte de la transition, le processus du dialogue national inclusif et le conseil national de transition ne sont pas du goût de ces bergers catholiques. « La Charte de transition élaborée de manière unilatérale et opaque par le Conseil Militaire de Transition (CMT), la désignation non consensuelle des membres du Comité d’Organisation du Dialogue National Inclusif (CODNI), la cooptation des membres du Conseil National de Transition (CNT) par décret et l’organisation des pré-dialogues dans des conditions confuses sont autant des signes visibles de la volonté d’un groupe qui veut imposer à tout prix sa vision politique au reste des Tchadiens », dénoncent-ils au point 17.

Le système éducatif tchadien est malade, diagnostiquent les membres du CET. D’après eux, l’effondrement de ce système éducatif a pour conséquence une baisse de niveau généralisée. Et comme conséquence, « l’avenir de nombreux enfants tchadiens est déjà hypothéqué. Un peuple sans instruction est un peuple sans avenir », préviennent-ils. 

Sur le marché du travail, l’État peine à créer de l’emploi pour absorber les jeunes diplômés. Sans le travail, l’homme perd sa dignité et peut devenir dangereux pour sa société, font savoir les évêques. 

Malgré tous ces maux diagnostiqués, les hommes de Dieu appellent le peuple tchadien à l’espérance. « Il ne faut pas se décourager mais continuer à espérer contre toute espérance comme Abraham », conseille la CET. Quant aux hommes politiques, les évêques les interpellent en ces termes : « Ayez le courage d’obéir à votre conscience et de respecter votre opinion politique sans céder au relativisme. Tâchez d’être cohérents avec les besoins du peuple que vous voulez servir. »

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