La Banque mondiale a approuvé un don de l’Association Internationale de Développement (IDA) d’un montant de 150 millions de dollars pour permettre au Tchad de réduire le risque d’inondation et renforcer la planification urbaine résiliente au climat et certains services liés à la gestion des inondations à N’Djamena.
Le Projet Intégré pour la Lutte contre les Inondations et la Résilience Urbaine à N’Djamena (PILIER) s’appuiera sur une approche globale pour améliorer la résilience de la ville face aux défis du changement climatique. PILIER financera des infrastructures de protection contre les inondations et de drainage en priorisant des solutions vertes, tout en promouvant leur durabilité par des mécanismes d’opération et de maintenance renforcés. Le projet renforcera les services urbains liés à la gestion intégrée des inondations en complément des investissements en infrastructure, y compris l’intégration des risques liés au climat dans les instruments de planification urbaine, et financera des interventions au niveau communautaire ainsi que la préparation et la réponse aux urgences. PILIER capitalise les enseignements tirés de projets similaires mis en œuvre par la ville de N’Djamena avec l’appui technique et financier de l’AFD et de l’Union européenne. L’approche globale du projet tiendra compte des aspects genre et de l’engagement actif des communautés dans toutes les activités afin de maximiser les impacts du projet en faveur des populations les plus vulnérables aux inondations.
« Ce projet a pour vision à long terme de transformer N’Djamena en une ville plus résiliente, verte et durable, capable de s’adapter à la croissance urbaine, aux transitions économiques et aux impacts de la variabilité et du changement climatiques », précise Clara De Sousa, directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Tchad. « Les récentes inondations dans la capitale démontrent la nécessité d’investir dans des infrastructures de protection, d’améliorer les systèmes de drainage urbain et de prévoir des mesures de préparation et d’intervention d’urgence », ajoute-t-elle.
La ville de N’Djamena a connu d’importantes inondations, dont la plus récente, enregistrée en 2022, a entraîné d’importants dommages aux infrastructures et des pertes économiques. Sa population croît rapidement dans un contexte de faible urbanisation, qui a entraîné une augmentation des implantations dans les zones inondables. Estimée à plus de 1,23 million d’habitants et en croissance de 4% à 6% habitants par an, la ville souffre d’un étalement urbain incontrôlé, souvent informel, dans des zones inondables d’anciens lits de rivières, en particulier sur la rive gauche du Chari dans le quartier Walia-Toukra. Face à ce défi, le système de gestion et de planification urbaine de la ville manque de capacités techniques et humaines pour un contrôle efficace de l’utilisation des terres qui empêcherait l’empiètement sur les zones non constructibles.
Dans sa mise en œuvre, le projet a pour vision stratégique d’établir une plateforme programmatique pour renforcer le développement urbain résilient au climat dans le pays ainsi qu’établir un partenariat fort et de long-terme entre le gouvernement du Tchad, la mairie de N’Djamena, la Banque mondiale ainsi que d’autres partenaires au développement qui travaillent sur cette problématique.
L’Association internationale de développement (IDA) est l’institution de la Banque mondiale qui aide les pays les plus pauvres de la planète. Fondée en 1960, elle accorde des dons et des prêts à taux faible ou nul pour financer des projets et des programmes de nature à stimuler la croissance économique, réduire la pauvreté et améliorer la vie des plus démunis. L’IDA est l’une des principales sources d’aide pour les 76 pays les plus pauvres du monde, dont 39 se trouvent en Afrique. Ses ressources bénéficient concrètement à 1,6 milliard de personnes. Depuis sa création, l’IDA a soutenu des activités de développement dans 113 pays. Le volume annuel de ses engagements s’est élevé en moyenne à 21 milliards de dollars au cours des trois dernières années, 61 % environ de ce montant étant destinés à l’Afrique.