Plume de reconnaissance à sa Majesté Mahamat Moussa Bézo, haut conseiller

Par M. Moussa Ali Abdoulaye, ex-membre du Bureau du HCACT

Monsieur Mahamat Moussa Bézo est une personnalité marquante de l’espace institutionnel et traditionnel du Tchad. Sa trajectoire s’inscrit dans l’évolution politique et administrative du pays, où les chefferies traditionnelles occupent un rôle non seulement symbolique, mais aussi fonctionnel, agissant comme conciliateurs, garants des valeurs sociales, et relais de l’État auprès des communautés.

Un chef traditionnel enraciné dans son temps

En tant que chef traditionnel, Mahamat Moussa Bézo incarne une autorité coutumière adaptée aux dynamiques d’un milieu en pleine expansion. Son rôle est d’autant plus stratégique qu’il s’agit de maintenir l’ordre social, de prévenir les conflits intercommunautaires et d’assurer la cohésion entre les habitants de la ville cosmopolite de Sarh, tout en préservant les fondements des traditions et coutumes spécifiques à sa communauté. Cela exige une autorité souple, capable d’écoute, de négociation et de vision à long terme.

Une présence confirmée dans les institutions nationales

En tant qu’ancien membre du Haut Conseil des Collectivités Autonomes et des Chefferies Traditionnelles, Mahamat Moussa Bézo a participé à une phase importante de la reconnaissance formelle du rôle des autorités coutumières dans la gouvernance nationale. Cette structure avait pour vocation de renforcer la participation des entités locales — qu’elles soient territoriales ou traditionnelles — à la réflexion et à la mise en œuvre des politiques publiques, notamment en matière de décentralisation, de gestion foncière, d’environnement et de médiation sociale.Son expérience dans cette instance témoigne d’une connaissance approfondie des rouages de l’État et des dynamiques politiques nationales, ainsi que d’une aptitude à faire entendre la voix des structures traditionnelles dans les processus décisionnels.

Une nomination au Haut Conseil des Chefferies Traditionnelles de la 5e République

La 5e République du Tchad s’est ouverte sur la promesse d’un renouveau institutionnel, dans un contexte marqué par de profondes aspirations à la réforme, à la justice sociale, à la paix et à la stabilité. La création ou la restructuration du Haut Conseil des Chefferies Traditionnelles répond à une volonté politique claire : reconnaître, institutionnaliser et intégrer les chefferies traditionnelles dans l’architecture étatique, sans les soumettre à une logique de dépendance ou d’instrumentalisation.La nomination de Mahamat Moussa Bézo à cette instance est une reconnaissance de son engagement, de son expérience et de sa légitimité. Cela le place au cœur des échanges entre l’État central et les structures traditionnelles, à un moment où le Tchad cherche à réconcilier son héritage ancestral avec les exigences contemporaines de gouvernance démocratique, de gestion inclusive des ressources et de pacification du territoire.

Une figure de synthèse entre tradition et modernité

Mahamat Moussa Bézo incarne, à travers ses fonctions et son parcours, l’image d’un leader coutumier moderne, conscient des défis de son époque. Il n’est pas simplement le dépositaire d’un pouvoir hérité ; il est aussi un acteur du changement, un passeur de culture et un interlocuteur entre les communautés de base et les sphères de décision nationale.

Son action contribue à restaurer la crédibilité des institutions traditionnelles dans un monde souvent tenté par l’oubli des racines culturelles. Par son engagement, il rappelle que les chefferies ne sont pas des vestiges du passé, mais des institutions vivantes, capables de s’adapter, d’évoluer et de participer activement à la construction d’un avenir stable, équilibré et ancré dans les réalités du peuple.

En somme, Mahamat Moussa Bézo représente une voix de sagesse et d’équilibre dans la 5e République tchadienne — un repère pour les générations actuelles et futures, et un acteur clé dans la construction d’un Tchad réconcilié avec ses identités plurielles.

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