Le Tchad face à un désastre environnemental : l’inaction du ministère de l’environnement en question

Le Tchad est à un point critique. Alors que le pays subit de plein fouet les conséquences du changement climatique, les rapports sur la protection de l’environnement dressent un tableau sombre et préoccupant. Cependant, la volonté politique et les actions sur le terrain ne semblent pas suivre l’urgence de la situation. Le ministère de l’Environnement, de la Pêche et du Développement Durable, censé être à la tête de la riposte, est de plus en plus critiqué pour son manque d’efficacité et sa gouvernance défaillante.Une réalité alarmante

Les défis sont gigantesques : déforestation galopante, érosion des sols, avancée du désert, et surtout, la disparition progressive du lac Tchad. Ce dernier, un joyau écologique et une source de vie pour des millions de personnes, a perdu près de 90 % de sa superficie en quelques décennies. Ces catastrophes écologiques ont des conséquences directes sur la sécurité alimentaire, les conflits liés à l’accès aux ressources, et les déplacements de populations. Le pays, l’un des plus vulnérables au changement climatique, est pris dans un cercle vicieux de sécheresses et d’inondations qui ravagent les cultures et les habitats.Des politiques sur papier, une inaction sur le terrainLe Tchad dispose pourtant d’un cadre législatif et de politiques environnementales solides.

Le Plan d’action national pour l’environnement (PNAE), l’engagement dans des conventions internationales comme la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, ou encore la participation à l’initiative de la Grande Muraille Verte, témoignent d’une prise de conscience. Cependant, la mise en œuvre de ces instruments reste largement insuffisante.Les critiques pointent du doigt la mauvaise gestion et le manque de ressources allouées aux projets environnementaux. Les fonds, souvent issus de l’aide internationale, sont mal utilisés ou détournés. Les administrations régionales, censées veiller à l’application des lois, sont démunies et souvent infiltrées par des intérêts privés. La lutte contre l’exploitation illégale du bois, par exemple, est un échec retentissant en raison de la corruption et du manque de contrôle.Le ministère de l’Environnement semble également se dérober à ses responsabilités en matière de sensibilisation du public. L’éducation environnementale est quasiment inexistante, laissant les populations dans l’ignorance des enjeux et des pratiques durables.Un appel à la responsabilité et au changement.

Face à ce constat d’échec, les voix s’élèvent pour exiger une réforme profonde de la gouvernance environnementale. Les organisations de la société civile et les experts estiment que le ministère doit sortir de son rôle passif pour devenir un véritable moteur de changement. Cela passe par une transparence accrue dans l’utilisation des fonds, une sanction effective des violations des lois environnementales, et un renforcement des capacités des agents sur le terrain.Le Tchad ne peut plus se permettre l’inaction. L’avenir du pays, et celui de ses générations futures, dépendra de sa capacité à protéger son patrimoine naturel.

La solution ne réside pas seulement dans des politiques écrites, mais dans leur application rigoureuse et dans une prise de conscience collective, portée par des institutions responsables et efficientes. L’heure est à l’action, avant qu’il ne soit trop tard.

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