C’est dans une atmosphère d’alerte et de mobilisation que s’est ouverte, ce vendredi 30 Mai 2025, la session nationale de communication sur les prévisions de la saison des pluies 2025. Organisée par l’Agence Nationale de la Météorologie (ANAM), cette rencontre a été marquée par un discours fort de Madame la Ministre des Transports, de l’Aviation Civile et de la Météorologie Nationale Mme Fatima Goukouni Weddeye.
La Ministre a d’emblée rappelé l’urgence climatique à laquelle le pays est confronté. « Le climat ne nous laisse plus le choix », a-t-elle déclaré. « Inondations, sécheresses et irrégularités climatiques frappent chaque année notre territoire, affectant durement l’agriculture, les infrastructures et les populations. » Face à ces défis, elle a insisté sur l’importance stratégique de l’information météorologique, désormais considérée comme un outil vital de prévention et de planification.
Une saison globalement humide mais à risques
Présentant les grandes lignes des prévisions saisonnières élaborées avec le soutien des partenaires du CILSS lors du dernier Forum de Bamako, la Ministre a annoncé une saison des pluies globalement normale à excédentaire, avec un risque élevé d’inondations entre juillet et septembre.
Les tendances régionales révèlent :
Un démarrage précoce des pluies dans la bande sahélienne, à l’exception de certaines régions comme le Chari Baguirmi, Guéra, Salamat, Sila et Ouaddaï, où l’arrivée des premières pluies sera tardive ;
Une fin de saison retardée sur la majeure partie du territoire, sauf dans les Mayo-Kebbi, Chari-Baguirmi, Hadjer Lamis et Ouaddaï ;
Des séquences sèches de durée variable, prévues dans plusieurs zones.
Des recommandations ciblées pour chaque acteur
La Ministre a ensuite énuméré une série de recommandations spécifiques à l’intention des différentes parties prenantes.
Au grand public, elle conseille la vigilance face aux orages violents et aux inondations.
Aux gestionnaires d’infrastructures, elle recommande un suivi renforcé de l’état des routes, en particulier celles non bitumées.
Aux agriculteurs, elle préconise d’éviter les zones inondables, de choisir des cultures hydrophiles ou à cycle court, et de se préparer à la culture de décrue.
Aux éleveurs, elle conseille de surveiller les troupeaux, prévenir les maladies liées à l’humidité, et anticiper les mouvements de transhumance.
Aux structures de gestion des risques, la Ministre appelle à la mise à jour des plans de contingence, au renforcement de la veille communautaire, et à l’entretien des digues et infrastructures de drainage.
“Ce n’est pas la pluie qu’il faut craindre, mais l’impréparation”
En conclusion, la Ministre a lancé un appel à la responsabilité collective. « Ce n’est pas la pluie qu’il faut craindre, mais l’impréparation », a-t-elle martelé. En partageant ces prévisions bien en amont, l’objectif est de permettre aux autorités, aux communautés locales, aux ONG et aux médias de jouer un rôle actif dans la prévention des catastrophes.
La session a été officiellement ouverte sur ces mots, plaçant l’anticipation et la résilience au cœur de la stratégie nationale face aux aléas climatiques de 2025.
Olivier Nanassoum