Crise au Niger : Le Burkina autorise l’envoi de soldats au Niger en soutien aux putschistes

L’Assemblée législative de transition au Burkina Faso a voté mardi 19 septembre une loi autorisant l’envoi pour «trois mois renouvelables» d’un contingent militaire au Niger voisin, menacé d’une intervention armée par des pays ouest-africains depuis un coup d’État. La loi, proposée par le gouvernement de transition, a été approuvée à l’unanimité des 71 membres de l’assemblée et acte l’envoi d’un contingent militaire pour «trois mois renouvelables».

Elle «donne un cadre juridique au déploiement d’un contingent militaire du Burkina Faso au Niger, qui a pour mission d’apporter une assistance militaire à la République du Niger en cas d’agression ou de déstabilisation par une armée extérieure, mais aussi de lutter contre le terrorisme», a déclaré le ministre burkinabé de la Défense, le colonel major Kassoum Coulibaly.

Alliance des États du Sahel

L’adoption de la loi permet au Burkina Faso de «disposer de points d’appui» au Niger «pour lutter contre les groupes terroristes qui s’y réfugient souvent après avoir commis des attaques sur notre territoire», a justifié Kassoum Coulibaly.

Le Burkina Faso, le Niger et le Mali partagent la zone dite des «trois frontières», où des groupes djihadistes perpètrent très fréquemment des attaques. Ces trois pays, dirigés par des régimes militaires, ont signé samedi à Bamako une charte établissant une alliance «de défense collective et d’assistance mutuelle», créant l’Alliance des États du Sahel (AES).

Le Niger, où un coup d’État a renversé le président élu Mohamed Bazoum le 26 juillet, est menacé d’une intervention militaire par la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), qui souhaite le rétablissement de l’ordre constitutionnel.Fin août, le nouvel homme fort du Niger, le général Abdourahamane Tiani, a signé un décret autorisant les forces armées du Burkina Faso et du Mali à intervenir sur le sol nigérien «en cas d’agression ou de déstabilisation par une armée extérieure». Ces deux pays voisins ont rapidement affiché leur solidarité avec les nouvelles autorités nigériennes. Ils avaient ainsi mis en garde la Cedeao contre toute intervention au Niger, qui serait assimilée par eux à une «déclaration de guerre».

LSI AFRICA avec AFP

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