Le 28 septembre dernier, le ministère de la femme, de la famille et de la protection de l’enfance a annoncé en grandes pompes la suppression des frais d’inscription dans les jardins d’enfants publics au Tchad. C’était par un arrêté de la Ministre Amina Priscille Longoh. Quelques jours après, certains cadres du ministère, notamment de la direction de l’enfance ont commencé des pratiques qui attirent l’attention.
Tout a commencé avec les mesures d’accompagnement après la suppression des frais d’inscription. On le sait au Tchad, on aime souvent placer la charrue avant les bœufs. En effet, entre le 13 et le 28 septembre, certains centres avaient déjà commencé avec les inscriptions et réinscriptions. Les cadres du ministère qui ont l’œil derrière ces frais de scolarité, censés ne plus exister, ont exigé de les encaisser avant l’allocation des mesures d’accompagnement. Or, certains responsables des centres avaient déjà engagé des dépenses sur ces frais.
Il y a environ deux semaines, les responsables des centres et maitresses dans les jardins d’enfants ont commencé à vivre un véritable enfer. Entre intimidations et pratiques douteuses, elles ne savent plus à quel saint se vouer. Selon nos informations, des moyens colossaux sont mis à la disposition du ministère en charge de l’Enfance pour accompagner la gratuité de la scolarité dans les jardins d’enfants publics. Les responsables du ministère, guidés par le clientélisme et le népotisme propres à eux, voudraient plutôt placer leurs proches dans les différents centres pour bénéficier des avantages de la gratuité. Ceci, au détriment des « mamans » qui ont sacrifié une bonne partie de leur vie à s’occuper des enfants dans les jardins d’enfants, sans autres mesures.
Pour parvenir à leurs fins, les cadres de la direction de l’enfance, dont des prétendus hommes de Dieu, ont demandé les CV des femmes qui pour certaines cumulent déjà au minimum cinq à 10 ans d’expériences dans les jardins d’enfants. Un simple mobile pour les remplacer par les leurs. Pour l’instant, ce sont les grands centres qui sont visés par ces techniques de malversations et pratiques douteuses à savoir : les centres 3-4-7, ceux de Sabangali et Farcha. Des actes de mutations ou de limogeage seraient déjà même en circuit. Entre temps, selon le calendrier signé par la ministre elle-même, les cours sont censés débuter depuis le 15 octobre. Faut-il sacrifier l’avenir ou la scolarité des enfants au nom du népotisme?
Comme d’habitude, au sein de l’administration tchadienne, les intérêts égoïstes et individuels priment sur l’intérêt général. La ministre en charge de la femme et de la petite enfance qui regarde tous ces faits sans dire mot est interpellée. Si la gratuité a été saluée par plus d’un Tchadien, les pratiques qui l’entourent sont à déplorer.