Suite au dernier scandale en mal de vérité à la BEAC, on peut voir toutes les Unes de la presse sous régionale criant népotisme et favoritisme, à l’égard du gouverneur de l’institution financière, le tchadien Abbas Mahamat Tolli. Il est accusé, d’avoir recruté 13 membres de sa famille sur 30 personnes admises au dernier recrutement. Entre le centrafricain Hervé Ndota, président du conseil d’administration de la banque centrale, par ailleurs président du comité ministériel de l’union monétaire de l’Afrique centrale (UMAC), qui demande l’annulation du concours organisé le 28 mai 2022, qui selon lui a été émaillé d’incidents significatifs, et Tolli, qui souligne qu’aucun organe ne peut s’immiscer dans ses attributions, on se demande sur quel levier repose les soupçons de favoritisme et d’abus au cours de ce processus ? Le réel problème est d’ordre administratif. Révélations.
Non seulement le gouverneur et le PCA sont à couteaux tirés, mais ce problème d’irrégularité est collectif et ne concerne pas que Abbas Mahamat Tolli. Toute la sous-région CEMAC, est embarquée dans ce scandale. Dans ce recrutement de la discorde, c’est tous les pays membres de la BEAC, qui ont su se positionner pourtant c’est un haut risque pour l’institution financière.
Dérive administrative
Bien que le problème a déjà été posé, la lettre du ministre centrafricain Hervé Ndota, président du conseil d’administration de la banque centrale, par ailleurs président du comité ministériel de l’union monétaire de l’Afrique centrale (UMAC), qui demande l’annulation du concours organisé le 28 mai 2022, comporte des insuffisances notamment dans la clarté de ses propos. Il aurait soutenu sa correspondance avec des références claires notamment les dysfonctionnements dans les deux pays à savoir le Cameroun et le Gabon. Or le ministre ne mentionne pas clairement ces dysfonctionnements mais plutôt les résultats et la listes des admissibles. Pourtant, la note ‘’confidentielle’’ de Marius Roosevelt Feimonazoui, Directeur général du contrôle général de la BEAC, était la meilleure référence sur cette affaire.
Pour sa part, Abbas Mahamat Tolli, a réagi avec méthode en usant des textes statutaires de la Banque centrale. Et exactement comme quelqu’un qui bien que fautif, se défend avec des arguments irréfutables pour s’en sortir. Et il a gagné ce combat par faute de la maitrise de la rédaction administrative du PCA de la BEAC. Dans cette affaire, on note une légèreté administrative. Voilà pourquoi des criminels se retrouvent souvent mis hors de cause, parce que ayant un avocat brandissant des arguments juridiques pour disculper le client.
Quand le Gouverneur de la BEAC, Abbas Mahamat Tolli, tout d’ego, introduit sa réponse par ‘’Sans référence…’’ et conclut par un ‘’Monsieur le Président’’, c’est une rhétorique très subtile pour minimiser la situation. Le Gouverneur de la Banque centrale est sur la sellette. Mais le Ministre centrafricain, lui a donné un gros bâton pour se faire bastonner… Les regards sont tournés vers les chefs d’Etats de la CEMAC, qui ont été briefé de cette situation avant l’envoi de la lettre. Car la BEAC est, ou a toujours été, un cercle très »politique ». D’ailleurs qui sera le prochain Gouverneur de la BEAC???
Jean Baptiste Ouédraogo