Tchad est contraint de trouver un accord sur une dette de 1 milliard $, afin de recevoir un appui du FMI. Un problème qui aurait été réglé si les multinationales et les plus riches payaient l’impôt juste.Sans les pertes fiscales du fait des multinationales et des plus riches, le Tchad aurait pu rembourser deux fois la dette que lui réclame Glencore, le groupe suisse spécialisé dans le trading des matières premières, apprend-on des données de la récente édition du rapport sur l’état de la justice fiscale dans le monde.
Le document publié par Tax Justice Network, Public Service International, et Global Alliance for Tax Justice estime en effet que le pays a été privé de 1,9 milliard $ dans l’évasion et l’évitement fiscal.Le Tchad est toujours contraint de trouver un accord sur cette dette qui, selon des indications récentes, s’élève à un peu plus de 1 milliard $ en principal et intérêt. Des voix se sont élevées dans la communauté des créanciers institutionnels internationaux (Club de Paris, Banque mondiale et aussi le FMI), pour demander à Glencore de lui accorder une nouvelle restructuration.On exige aussi que le pays d’Afrique centrale continue ses programmes nécessaires pour la réforme de son économie. Mais on n’aborde peu les fuites fiscales qui privent ce pays de revenus considérables.
En effet, le Tchad est le pays qui est le plus prétérité en Afrique par les pertes fiscales qui représentent jusqu’à 17,1% de son produit intérieur brut (PIB).Une autre ampleur de la situation est donnée par l’analyse du rapport d’exécution budgétaire à fin décembre 2020, fourni par le ministère des Finances. On note que la totalité des ressources du budget de l’Etat incluant les dons et les legs a été de 1142 milliards FCFA en 2020. Sans les pertes fiscales, le pays aurait doublé son budget national, ou simplement les dépenses des secteurs comme la santé, l’éducation ou la protection des personnes vulnérables.
Le Tchad est la preuve que malgré la bonne direction prise par l’Afrique pour ce qui est des pertes fiscales, les défis sont encore nombreux. Au total, l’Afrique a perdu 17,1 milliards $ de recettes fiscales potentielles, selon le rapport 2021 sur l’état de la justice fiscale dans le monde. Cette estimation est en recul par rapport à celle de 2020. Mais dans un contexte de pandémie, on note que ces pertes auraient permis de vacciner complètement 82,1% de la population du continent contre la covid-19.