Goré, 12 juillet 2021 (UNHCR) – La Sous-Délégation UNHCR de Goré a reçu du 05 au 10 juillet 2021 une mission ECHO (Aide Humanitaire et Protection Civile de la Commission de l’Union Européenne).
La délégation de ECHO conduite par son Assistant Programme au bureau de N’Djamena, M. Danambaye Mbangui-Dana a eu pour objectifs principaux : de constater de visu la situation des urgences, relever les défis majeurs en matière de protection et d’assistance en vue d’éventuelles contributions et visiter les activités majeures mises en œuvre sur fonds ECHO.
Lors de la visite de courtoisie de la mission, le Secrétaire Général du Département de la Nya-Pendé a formulé des doléances en rapport avec la nécessité de désenclaver certains villages hôtes ainsi que l’importance de l’adduction en eau potable. Il a aussi rappelé que « les ressources naturelles dont dépendent les populations autochtones sont sévèrement affectées par l’afflux de nouveaux réfugiés et qu’il est nécessaire de converger les efforts en vue de trouver des solutions idoines. Merci à ECHO pour le projet DIZA ». La mission a, quant à elle, témoigné sa profonde gratitude aux autorités pour leur politique d’hospitalité et félicité les populations autochtones pour leur générosité en faveur des réfugiés centrafricains avant de réaffirmer sa disponibilité à apporter sa contribution pour faciliter la coexistence pacifique et le développement progressif de ces zones.
Pour constater de visu les réalités, l’équipe s’est rendue dans le camp de Doholo et les villages d’accueil du canton Bekan. Sur ces deux sites, la mission a visité les nouvelles installations des nouveaux réfugiés, visité l’espace ami des enfants en ayant des discussions avec les monitrices et visité deux familles d’acceuil (l’une, acceuillant des enfants non accompagnés et l’autre des personnes à besoins specifiques). Elle a également eu des discussions avec differents comités existant (comité SGBV, comité des femmes, …).Sur tous les sites, la nécessité d’autonomisation des réfugiés et des communautés hôtes a été relevé.
Au cours des échanges avec les nouveaux réfugiés, l’équipe de la mission a été touchée par le témoignage de Jean, un réfugié arrivé au Tchad le 26 janvier 2021 qui a déclaré : « j’ai tout perdu avant de venir au Tchad. Ma maison était complètement incendiée. Je n’ai pas les nouvelles de ma femme et de mes enfants jusqu’à présent. J’ai bénéficié de la générosité des frères tchadiens à mon arrivée dans le village frontalier Bekan. Aujourd’hui je réitère ma gratitude au HCR qui m’a donné un abri. Merci aussi au PAM pour son assistance alimentaire ».Les visites de terrain se sont poursuivies à Moissala dans la province du Mandoul jusqu’à la frontière entre le Tchad et la République centrafricaine où l’equipe de ECHO a échangé avec les demandeurs d’asile (arrivés depuis mai 2021), à Bédégue et Maya en attente de relocalisation. Certains sur le site de l’école et d’autres sous des arbres. Le nouvel afflux dans la zone de Moissala est signalé depuis le 07 juillet où plus de 1000 demandeurs d’asile ont traversé la frontière. 800 personnes se trouvent actuellement à Bédégue et 200 à Maya.La plupart venu du village centrafricain Sabo (30Km de la frontière tchadienne) et disent avoir fui de manière préventive.Au cours des discussions à Doholo, Bekan et Moissala, M. Danambaye Mbangui-Dana a passé des messages clés : «il est important d’établir dès cette phase d’urgence, une bonne connexion entre la réponse d’urgence et les actions à plus long terme et considéré les bénéficiaires comme des partenaires.Il importe de privilégier toutes les actions qui encourageraient la cohabitation pacifique entre réfugiés et autochtones.
L’Union Européenne reste très sensible à cette situation ». Du 22 décembre 2020 au 25 juin 2021, 22 433 nouveaux réfugiés centrafricains ont été pré- enregistrés au Sud du Tchad.Les discussions entre l’équipe de la mission et tous les partenaires (humanitaires et étatiques) impliqués dans la gestion des urgences ont été orientées vers le plan de réponse qui met en exergue les priorités, les réponses, les défis et les gaps. Il a été recommandé d’établir un plan de réponse qui alliera les activités humanitaires et celles de développement dans la zone.
Avec OCHA, la mission a eu des échanges au tour du projet DIZA (Development inclusif des zones d’acceuil au Tchad). Ce projet vise à améliorer les conditions de vie et la résilience des populations autochtones, réfugiées et retournées dans les zones d’accueil, à travers un appui au développement local inclusif.
Au 30 juin 2021, le Tchad compte 508.307 réfugiés dont 374.472 soudanais, 120.472 centrafricains et 16.624 nigérians.