C’est un véritable pavé dans la mare politique tchadienne que s’apprêtent à lancer les éditions Toumaï avec la parution imminente de l’ouvrage d’Abdoulaye Mbotaingar, intitulé « La verticale du pouvoir des Deby Père et fils – Chronique d’une autocratie dynastique ».
Dans cet essai au vitriol, l’auteur, se définissant désormais comme un « tchadien d’ailleurs », décortique sans concession la mécanique de ce qu’il qualifie de gouvernance par la force. Il y dépeint un système où l’appropriation de l’appareil d’État par le clan régnant et l’érection de l’arbitraire, du cynisme et de la gabegie en normes de gestion ont brisé les illusions démocratiques du peuple.Ce réquisitoire tire sa force du profil de son auteur.
Loin du simple pamphlet, il s’agit de l’analyse d’un juriste chevronné. Maître de conférences à l’Université d’Orléans, enseignant à Paris-Dauphine et auteur reconnu chez Dalloz, Abdoulaye Mbotaingar allie la rigueur de l’universitaire à la mémoire vive de l’ancien leader estudiantin de N’Djamena.
Si le diagnostic sur cette « autocratie dynastique » est sombre, l’ouvrage se refuse au fatalisme : il rappelle, in fine, que les ressorts du changement et de l’espoir demeurent, plus que jamais, entre les mains du peuple tchadien.