Le vendredi 30 septembre 2022, un groupe de militaires dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré a déposé le colonel Paul-Henri Damiba, qui a aussi pris le pouvoir à la faveur d’un putsch il y a neuf mois.
A Ouagadougou, les Burkinabé ont, sans doute, l’impression de revivre le scénario du 24 janvier dernier. Cette fois-ci, c’est un jeune capitaine, qui est porté à la tête du Burkina : Ibrahim Traoré. Déjà, il était là lorsque le colonel Damiba renversait le président Christian Kaboré sur fond de l’impasse sécuritaire. Ce prétexte précipite aussi la chute du chef de la junte au Burkina, évincé quelques jours après une attaque djihadiste ayant fait 15 morts.
La nouvelle junte a, dans la foulée, dissout le gouvernement et la charte de la transition. Pourtant, le pays était déjà engagé dans un processus de retour à l’ordre constitutionnel. Des rumeurs sur des velléités de coup d’Etat et des mécontentements au sein de l’armée bruissaient, depuis quelques semaines, dans des rues de Bobo-Dioulaso, où des centaines de manifestants ont exigé la démission du colonel Damiba, qui se porte bien après ce putsch, selon des sources locales. Ils avaient accusé, celui qu’ils ont applaudi il y a neuf mois, d’incompétence dans la gestion de la crise sécuritaire qui ensanglante le pays depuis 2015. Retour à la case départ ! La grande muette au cœur du jeu politique.