Dialogue national : Voici l’intégralité du rapport de l’observatoire de la société civile

Le Dialogue National Inclusif et Souverain (DNIS) est officiellement ouvert le 20 aout 2022.
Plusieurs fortes allocutions dont celles du Président de la Commission de l’Union africaine et
du Président du Conseil militaire de Transition ont marqué la cérémonie d’ouverture. Les
travaux proprement dits ont démarré quatre (4) jours après l’ouverture.


La présente note d’analyse s’articule essentiellement autour de trois (3) points suivants : 1)
l’impréparation du DNIS, 2) le déséquilibre dans la répartition des quotas et 3) le verrouillage
du dialogue.

L’impréparation du DNIS.

Mis en place par décret 101/PCMT/PMT/2021 du 02 juillet 2021, le CODNI avait eu plus
d’une année pour préparer et organiser le Dialogue National Inclusif et Souverain (DNIS).
Malheureusement, force est de constater qu’en dépit des moyens colossaux mis à sa
disposition, le CODNI a fait preuve d’une impréparation remarquable. Ceci se justifie par les
constats suivants :
 La circulation des documents non authentifiés dans la salle ;
 L’enrôlement continu des participants ;
 Le projet du règlement intérieur truffé de contradictions et d’insuffisance ;
 L’inobservation des mesures de distanciation sociale dans la salle ainsi que le non port
des masques par certains participants ;
 La non maîtrise de la conduite des débats ;
 Le non-respect des horaires d’ouverture et de fermeture de la plénière ;


 Des graves difficultés logistiques.

Le déséquilibre dans la répartition des quotas des participants
L’inclusivité qui est un principe de base pour la tenue du DNIS ne semble pas être respecté.
La composition de la salle révèle en effet un déséquilibre notoire :
 Un nombre important des participants sont membres ou affiliés à l’ancien parti au
pouvoir ;
 Une forte présence des membres des forces de défenses et de sécurité aussi bien dans
la salle ainsi que dans les principales artères de la ville ;
 Une très faible visibilité des observateurs internationaux dans la salle ;

 Absence de certains groupes politico-militaires, Les Transformateurs, Wakit Tama et
le GRA du 1er avril.

Verrouillage du dialogue.


Tous les acteurs nationaux conviennent de la nécessité d’organiser le DNIS pour la
refondation de l’Etat et la réconciliation nationale. Malheureusement, les trois (3) premiers
jours des travaux montrent que le dialogue semble être verrouillé. Et pour cause :

La confiscation de la souveraineté du dialogue par le CODNI malgré les incessants
rappels à l’ordre des dizaines de participants demandant son retrait au profit d’un
bureau d’âge afin de conduire les débats sur l’adoption du règlement intérieur et la
mise en place du Présidium ;


 La mies à l’écart des représentants de la société civile, des jeunes et des Universitaires
dans les salles annexes tandis que les positions stratégiques dans la grande salle sont
réservées aux membres du gouvernement, aux acteurs politiques et d’autres
personnalités proches des autorités de la Transition ;
 La répartition inéquitable de la parole et du temps ;
 La non prise en compte des interpellations et propositions faites par les participants ;
 Les applaudissements intempestifs comme moyen de pression pour faire taire les
contestations.


Partant de ces constats, il est à relever que les trois (3) premiers jours des travaux du dialogue
sont entachés des irrégularités et des tensions qui sont susceptibles de remettre en cause la
crédibilité de ces assises.


En effet, les décisions qui sont prises, notamment l’adoption du Règlement Intérieur dans le
cafouillage ainsi que les tractations autour de la désignation des membres du présidium sont
autant d’actes qui mettent en lumière les manipulations de l’ancien parti au pouvoir qui
cherche à contrôler le processus de Transition à tout prix. Les autres acteurs mis en minorité
dans les débats risqueraient de revoir leur participation au dialogue. Par conséquent, pour la
sérénité du dialogue et la confiance au sein des acteurs parties prenantes, il faut parvenir à la
mise en place d’un présidium dirigé par une personnalité neutre et consensuelle.

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