Le chef rebelle de l’UFD, Mahamat Nouri vient de regagner N’Djaména ce jeudi 18 août 2022 après plusieurs années d’exil. il a rejoint la rébellion au printemps 2006 dans le cadre de la guerre civile tchadienne (2005-2010) et fonde l’Union des forces pour la démocratie et le progrès (UFDP). Quelque temps après, il unit son mouvement au CDR et à une aile du FUC pour fonder l’UFDD.
Depuis lors, Mahamat Nouri dirige ce mouvement devenu un des principaux groupes rebelles tchadiens, et collabore aux deux autres principaux mouvements, la CNT (Concorde nationale tchadienne) et le RaFD (ancien Scud).Après l’échec in extremis du raid de la rébellion sur Ndjamena, il est condamné à mort par la justice tchadienne.
Le 17 juin 2019, il est interpellé par la police française, tout comme Abakar Tollimi et Abderaman Abdelkerim (frère de Mahamat Nour Abdelkm), pour des soupçons de crimes contre l’humanité, à savoir avoir « diligenté des opérations de recrutements forcés de combattants, dont des mineurs » entre 2005 et 2010 au Tchad et au Soudan, à la suite d’une procédure ouverte en 2017. Il a été mis en examen pour crimes contre l’humanité le 22 juin et maintenu en détention provisoire.
L’ouverture de l’enquête par le Parquet de Paris serait due à un signalement de l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides (OFPRA) à la suite de la demande d’asile d’Abakar Tollimi, l’un de ses compagnons de l’Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD).
L’enquête, ouverte en mai 2017, a été confiée à l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité, les génocides et les crimes de guerre[1].En mars 2022, Nouri est autorisé par la France à quitter le territoire national, où il est soumis à un contrôle judiciaire, pour le Qatar, où a lieu un « pré-dialogue » entre la junte du Conseil militaire de transition et divers mouvements politico-militaires tchadiens.