Le président de la République se rend ce lundi 25 juillet 2022 en Afrique. En l’espace de trois jours, il se déplacera au Cameroun, au Bénin, et en Guinée-Bissau pour rencontrer les chefs d’État. Voici les enjeux et les raisons du déplacement en Afrique d’Emmanuel Macron, son premier depuis sa réélection à l’Élysée.
C’est une tournée diplomatique sur le continent africain qui va le mener, en trois jours, dans trois pays d’Afrique subsaharienne. À compter de ce lundi 25 juillet 2022, le président de la République française, Emmanuel Macron, entame un déplacement qui le verra passer par le Cameroun, le Bénin, et enfin la Guinée-Bissau.
Pour son premier déplacement sur le continent depuis sa réélection au mois de mai dernier, le chef de l’État rencontrera ses homologues pour échanger sur différents sujets. À commencer ce lundi par le Cameroun, où il sera reçu par le président Paul Biya à Yaoundé. Emmanuel Macron sera accompagné des ministres des Affaires étrangères et des Armées, Catherine Colonna et Sébastien Lecornu, du ministre délégué au Commerce extérieur Olivier Becht ainsi que de la secrétaire d’État chargée du Développement, Chrysoula Zacharopoulou.
Crise alimentaire et questions sécuritaires
Dans les grandes lignes, ce déplacement sera l’occasion, pour le président français, d’évoquer la crise alimentaire provoquée par la guerre en Ukraine, mais aussi les questions sécuritaires sur le continent africain.
L’Élysée a également précisé qu’une telle tournée visait également à « marquer la continuité et la constance de l’engagement du président de la République dans la démarche de renouvellement de la relation avec le continent africain ».
Renouer des liens avec le Cameroun
À Yaoundé, ce lundi 25 juillet, il s’agira de la première visite d’un président français depuis… 2015. Le dernier à s’être rendu au Cameroun était donc François Hollande, il y a sept ans, et il s’agit donc d’une première pour Emmanuel Macron, qui rencontrera son homologue Paul Biya, au pouvoir depuis 40 ans.
Antoine Glaser, spécialiste des rapports entre la France et les pays d’Afrique francophone décrivait, la semaine passée, pour TV5 Monde, « des relations quasiment inexistantes ces cinq dernières années » entre « Paris et Yaoundé ». Mais selon lui, le nouveau mandat d’Emmanuel Macron marque le début d’une « nouvelle stratégie politique de la France vis-à-vis de l’Afrique ».
La France, selon Antoine Glaser, a également perdu sa place de « partenaire privilégié » du Cameroun ces dernières années, notamment au profit de la Chine, du Brésil, de l’Inde ou encore de la Russie. En avril dernier, en pleine guerre en Ukraine, le Cameroun avait d’ailleurs signé un accord de coopération militaire avec Moscou.
Agriculture et lutte anti-djihadiste au programme des discussions
À Yaoundé, le président français devrait évoquer, d’après l’Élysée, les possibilités d’investissement français dans l’agriculture camerounaise. « L’Élysée veut d’abord mettre en avant l’initiative Farm. Lancée fin mars avec l’Union européenne, le G7 et l’Union africaine, elle a pour objectif de doper la production agricole dans un contexte mondial d’insécurité alimentaire et faire du Cameroun un exemple », détaille RFI.
L’accent devrait également être mis sur la lutte contre le djihadisme dans le nord du Cameroun.
« Dans la lutte contre Boko Haram, contre la criminalité transfrontalière, la France se tient fermement aux côtés du Cameroun, explique la présidence camerounaise dans un communiqué présentant le déplacement d’Emmanuel Macron à Yaoundé. De cette visite du Président Macron, le Cameroun est en droit d’attendre un appui pour la reconstruction du Nord Ouest, du Sud-Ouest, et de l’Extrême Nord et au renforcement du processus de décentralisation. »Au Bénin et en Guinée Bissau, des dialogues portés sur la sécuritéMercredi, Emmanuel Macron poursuivra son déplacement au Bénin, où la lutte contre le terrorisme devrait une nouvelle fois être au cœur des discussions. Ces derniers mois, les attaques meurtrières se sont multipliées au nord du pays, touché par la menace terroriste, comme le nord du pays voisin, le Togo. Cotonou souhaite un appui français en matière de soutien aérien, de renseignement et d’équipements, a fait savoir l’Élysée.
Le chef de l’État terminera sa semaine diplomatique en Afrique par un déplacement en Guinée-Bissau, ce jeudi, petit pays ouest-africain abonné aux crises politiques dont le président Umaro Sissoco Embalo s’apprête à prendre la tête de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).