Le gouvernement de la transition vient d’accorder l’amnistie générale à plusieurs personnes’ condamnées pour des faits graves. L’annonce a été faite par le porte parole du gouvernement ce lundi 29 novembre 2021. Au nom de la réconciliation nationale, de la pic et du vivre ensemble pour un Tchad meilleur ,le gouvernement s’engage résolument vers un grand dialogue avec la présence des politico miliaires.
Une nation qui se construit n’a pas toujours besoin de regarder le rétroviseur. Elle peut fermer les yeux sur certains errements de ses fils pour avancer. L’Amnistie générale donne un droit à l’oubli et permet de construire ensemble un avenir commun. Le pouvoir de la transition a su transcender les clivages politiques. Il a rencontré toutes les parties prenantes. Il s’est donné les moyens d’un Dialogue Inclusif sincère qui sera facilité par une Amnistie générale. En sept (7) mois de transition, les autorités actuelles ont su taire les rancœurs. Elles ont impliqué tous les acteurs et ont donné à la nation la volonté de se projeter vers l’avant. L’Amnistie sera une suite logique de cette approche.
La transition actuelle a inscrit son action dans la sérénité et la clairvoyance. Elle n’est pas belliqueuse, mais plutôt une transition vers la paix et la garantie d’avance d’un Dialogue Inclusif réussi. Il est indéniable que la justice est tributaire de la paix et l’Amnistie en est un préalable. L’Amnistie proposée n’est pas une impunité. Elle résulte plutôt d’un besoin de réconciliation nationale qu’une justice expéditive ne pourra garantir. Cette approche de la paix exclut la revanche et la punition. Le Président du Conseil Militaire de Transition, Président de la République, Chef de l’Etat, le Général de Corps d’Armée, MAHAMAT IDRISS DEBY ITNO tend une main sincère à ses frères Politico-militaires pour construire une paix durable.
Les dirigeants actuels sont des victimes de ces faits et de leurs auteurs. Les autorités de la transition sont conscientes du besoin de justice de la Communauté internationale. Ils comprennent très bien les procédures d’enquête en cours. La proposition d’Amnistie préconisée n’est pas contraire à l’exercice de la justice internationale. Elle jette les bases d’une paix durable. Les enquêtes internationales en cours ne doivent pas être un obstacle. La Communauté internationale ne doit pas être un frein à la paix. Elle doit être un allié dans la recherche de la paix. Le Tchad est un pays souverain qui régule sa justice en fonction de ses priorités vitales. Le pays est à un tournant qui lui dicte d’éviter d’appliquer une justice des vainqueurs. Cette amnistie proposée n’a pas pour vocation de devenir un obstacle pour élucider les circonstances du décès du Marechal que les tchadiens cherchent à savoir. L’Etat tchadien ne peut pas faire exception aux auteurs de faits liés au décès du Maréchal. Il faut comprendre que la Communauté internationale s’intéresse aux crimes contre l’humanité commis en relation avec les faits amnistiés. La Communauté internationale est éprise de paix et de justice, le Tchad aussi.
La Communauté internationale doit avoir la vocation d’accompagner le Tchad dans la construction de sa paix intérieure. Elle ne doit pas le contrarier par un juridique de principe qui fragilise le Dialogue National Inclusif. L’Amnistie que les autorités de la transition proposent est originale dans sa finalité. Il ne s’agit pas d’une Amnistie qui vise principalement ses auteurs qui se payent une impunité. Il s’agit d’une Amnistie qui émane des présumés victimes des faits visés. Il s’agit d’un renoncement à se faire justice. Il s’agit d’un patriotisme de haute portée qui panse les blessures.
Le contexte sécuritaire du Tchad vaut quelques sacrifices. Il ne favorise pas les règlements de compte individuels. Il doit éviter les humiliations. Il doit redonner une nouvelle chance à tous les acteurs. Le Tchad est en reconstruction continue. Il doit bâtir une République tournée vers un futur radieux. Il doit se réserver un droit à l’oubli qui apaise les cœurs. Il doit effacer les haines. Il a le droit de se donner une nouvelle chance avec le concours de toutes les forces vives de la Nation. Le Dialogue National Inclusif est déjà une réussite s’il est précédé d’une Amnistie générale. L’Amnistie est un gage de l’inclusivité. Un Dialogue National réussi va parachever la transition et impulser un nouveau départ consensuel.