La dissolution du Comité provisoire de gestion du football fait l’objet de tous les commentaires sur les réseaux sociaux. Trois tendances se dégagent. Ceux qui jubilent, ceux qui sont contre et ceux qui par objectivité sont neutres. Au-delà des commentaires revenons sur les faits. Pourquoi le retrait de la délégation de pouvoir ? Pourquoi la léthargie dans le football ?
Le football tchadien est malade c’est un fait. Ne dit-on pas qu’aux grands maux les grands remèdes ? Si toutes les difficultés que le football rencontre doivent se reposer sur le ministère des sports comme beaucoup le pensent, il y a de quoi à repenser l’approche. Un décret signé le 21 septembre 2021 dissout le Comité provisoire de gestion du football. Si ce décret est considéré comme une victoire pour ceux qui pensent que l’échec du football est de la responsabilité du ministère, la réalité de l’exercice du pouvoir doit instruire. Le 14 septembre, le secrétaire général de la Primature a adressé une note au ministre en charge des Sports en trois points : abroger l’arrêté portant retrait définitif de la délégation de pouvoir à la Fédération tchadienne de football association ; initier le projet d’abrogation du décret portant mis en place du Comité provisoire de gestion du football ; et mettre en place un Comité de normalisation en collaboration avec la FIFA. Cette note fait suite à une rencontre tenue le mercredi 08 septembre 2021, relative à la situation du football autour du Premier Ministre de Transition et des acteurs du football.
Regarder au-delà des intérêts individuels
La dissolution du Comité provisoire de gestion du football entre simplement dans un processus enclenché par le ministère en charge des Sports pour remettre les pendules du sport roi à l’heure. Le retrait de la délégation de pouvoir est légitime du moment où il est reconnu par les textes. Si le football n’arrive pas à évoluer comme il se doit malgré les regards et les investissements tant du côté de la FIFA et de l’Etat, il est tout à fait naturel d’ausculter profondément la question. Le ministère s’occupe des Sports pas du football exclusivement. Mais pourquoi les autres disciplines comme l’athlétisme, le basketball, le tir à l’arc, etc. ne trainent pas les mêmes tares ? Même si ces dernières rencontrent également des difficultés financières. Pourquoi les guéguerres au sein de la fédération ne doivent être que les faits divers ? Pourquoi les détournements ne font pas l’objet de campagne médiatique ? Alors que l’avenir des jeunes footballeurs, talentueux est en jeu. Il est à ce moment de la responsabilité d’un Etat crédible de prendre des résolutions fortes. Le retrait de la délégation du pouvoir est intervenu au milieu d’une léthargie consécutive à une mésentente au sein de la FTFA.
Le Comité de normalisation, un aboutissement de concertation ?
Après le retrait de la délégation, plusieurs rencontres ont eu lieu entre le ministère des Sports et la FIFA. La note du 14 septembre 2021 est-elle l’aboutissement du dialogue avec l’instance internationale du football ? Si pour les amoureux du football et les talents qui ne veulent que retrouver pelouses, la suspension du Tchad est un obstacle, elle est également le moyen d’un nouveau départ. Le Tchad n’est pas un cas d’école. Les grandes Nations du football sont passées par là et continuent par être gérées par des comités de normalisation. La mise en place de ce comité remettra le football sur le rail et c’est une procédure normale. La dissolution du Comité provisoire n’est qu’une étape mais à quelle fin ?
Tout porte à croire que pour des intérêts égoïstes et individuels, la léthargie dans laquelle est plongé le football tchadien est loin de s’arriver. La rédaction de Nouvelles.TD ouvre un dossier sur cette question de la gestion du football au Tchad.