Les difficultés liées au couvre-feu sont souvent décriées par la population. Surtout en ce qui concerne les cas d’urgence et de maladies. Les familles ont peur de sortir tard conduire leurs proches dans les établissements sanitaires. Cependant, la police fait un travail remarquable, en dépit des moyens limités. Une nuit passée à l’hôpital, reportage.
Nous sommes à l’hôpital de l’Union appelé communément « Hôpital Américain », situé dans le 7ème arrondissement de N’Djamena. Il est 22 heures, un homme vient de succomber. Les parents en pleur n’en croient pas. Entre temps, le couvre-feu est dépassé de presque 3 heures. L’ambulance qui devrait déposer le corps à la morgue ne peut que prendre 3 personnes. Comment les autres vont-ils rentrer ? La question est posée. C’est alors qu’un véhicule du Cop 7 vient déposer un blessé suite d’accident. Les policiers se rapprochent de la famille pour leur proposer le service. Aussitôt, ils ont embarqué le reste de la famille pour la maison. L’étonnement se lit dans le visage des patients et gardes malades. « Si tous les policiers pouvaient faire ainsi », lance un garde-malade.
A minuit passé, un moteur résonne à l’entrée. Tout le monde s’attendait à l’ambulance. Encore la police qui accompagne un malade qu’elle a trouvé en chemin vers l’hôpital. « Les policiers ont-ils reçu des instructions » questionne une maman ». La surprise n’est pas finie. Vers 02h du matin, nous revivons la même scène au point où tout le monde se pose la question « mais finalement que font les ambulances ? Pourquoi ne pas mettre deux ambulances dans chaque groupe de patrouille pour ce travail ?
Contrairement à ce que les N’Djamenois retiennent, la police assure également un service social aux heures de couvre-feu. L’expérience vécue dans cet hôpital doit être suivie et la police renforcée dans les patrouilles chargées de suivre le respectdu couvre-feu.